Adeos est une société basée à Redon, leader français dans la fabrication de toute tôlerie et équipements métalliques pour les postes de transformation électrique. Son dirigeant, Jacques François, sollicite 500 000 euros afin d’aider au développement de la structure à l’international et notamment en Afrique, une zone géographique où Adeos fait déjà des merveilles…
Entretien.
Jacques, expliquez-nous ce qu’est ADEOS
J’ai acheté l’entreprise ADEOS en 2001. À l’époque, elle se positionnait dans le secteur de l’emboutissage orienté vers la téléphonie urbaine. C’était l’époque de l’ascension du téléphone portable et je l’ai ré-orientée vers le monde de la tôlerie industrielle dédiée au monde électrique de la moyenne tension. Autrement dit : fabriquant de porte et de ventilation. C’est un métier dont je venais de sortir, après 12 ans d’expérience chez un fabriquant de poste de transformation de courant électrique.
J’ai tout orienté vers ce développement électrique. Nous étions 8 en 2001. Aujourd’hui, nous sommes 50. Je suis le leader de la fabrication de ce type de produits sur le territoire national. Je suis également leader sur le marché de la promotion de constructions immobilières.
Je travaille pour l’ensemble de la profession, dont les fournisseurs EDF (Schneider, Cahors, Ormazabal, Epco, Génitec etc).
Votre succès, à partir de 2010, tient un peu du coup de chance…
En 2010, j’ai référencé sur mon site internet un générique de constructeur de portes de poste de transformation des années 50/60 qui s’appelle ARBEL. Ce générique n’existe plus, mais est resté encré dans la tête des promoteurs. Grâce à ce mot-clé, j’ai multiplié par 4 mes offres de prix et vu augmenter mon activité de plus de 25% cette année-là.
Votre développement se fait à l’international, surtout en Afrique. Comment en êtes-vous arrivé là
Bretagne Commerce International m’a fait rencontrer la COFACE, qui m’a octroyé l’assurance prospection pendant 3 ans et avec mon fils, de formation commerciale, nous avons décidé d’attaquer l’Afrique. Nous avons commencé par la Tunisie qui se trouvait en plein printemps arabe. Nous sommes ensuite allés en Algérie, qui sortait d’un été très chaud. Tout le réseau moyenne tension avait fondu !
L’intégralité de ce réseau électrique était à reconstruire et à fiabiliser. L’équivalent d’EDF là-bas, le CREDEG, a aimé mon expertise métier. J’ai donc accompagné cinq industriels investisseurs algériens à construire leur unité de production de poste de transformation. De ce fait, ils sont devenus clients ADEOS, ce qui nous a permis de développer nos activités et de créer en Algérie, compte tenu de la chute du baril de pétrole et de l’arrêt des importations, une entreprise.
Je me développe également au Sénégal et en République Démocratique du Congo.
Au Sénégal, je me présente comme fabriquant de poste de transformation, au même niveau que mes propres clients en France. J’ai trouvé un partenaire Sénégalais à Dakar qui est, lui, spécialiste en préfabrication béton et qui va me fabriquer le génie civil. Moi je vais m’occuper de l’équipement électrique et de la pose de la partie tôlerie qui sera fabriquée ici en France. C’est bel et bien des créations d’entreprises et c’est le cas également en République Démocratique du Congo. Ce sont des entreprises extrêmement différentes du cœur de métier de la société ADEOS France, avec des clients qui apporteront du business en développement ici à Redon. Ce n’est pas de la délocalisation mais du développement économique.
Quelle sont vos objectifs de croissance ?
Nous espérons passer de 5 millions d’€ en 2017 à 100 millions d’€ en 2020, avec une croissance portée par l’Afrique. Chacune des unités que je mets en place sur le continent générera 20 millions d’€ et sous-traitera ses besoins de tôlerie industrielle vers ADEOS France, avec des taux de marges intéressants. L’avantage est que je peux dupliquer ce modèle à l’infini. Mon objectif étant de faire 1 à 2 nouveau pays par année. Je vais bientôt m’intéresser à la Côte d’Ivoire et au Centre Afrique.
Y-a-t-il de la concurrence en France ?
Dans mon métier, j’ai quatre confrères, mais tous avec des spécificités différentes.
Je suis le seul à avoir travaillé dans le monde du poste de transformation, les autres sont spécialistes en tôlerie industrielle comme je le suis aujourd’hui. Mon avantage est qu’ils n’ont pas la même philosophie du monde électrique que moi.
Avez-vous une vraie avance sur cette concurrence ?
Oui, à tout point de vue. Si l’on parle de grands groupes comme Schneider ou ABB, ce sont des géants présents historiquement dans ces pays pour vendre du matériel électrique. Mais ils n’ont pas pensé – ou osé – fabriquer de postes de transformations dans les pays en question. Or le métier de fabriquant de poste est un des principaux vecteurs de développement de la vente de matériel électrique.
Pourquoi faire appel à une plateforme comme GwenneG ?
Lors d’une réunion sur Vannes, j’ai pu rencontrer le PDG de GwenneG, Karim Essemiani. Il m’a partagé sa méthodologie et ses objectifs. J’ai été séduit par sa vision du crowdfunding. Je me suis dit «pourquoi ne pas tenter et sortir du champ naturel des sociétés financières ? ».