« Le crowdlending ? C’est plus cher ou moins cher que le prêt bancaire ? »
C’est très certainement LA première question qui nous vient à l’esprit lorsque se dessine le dilemme « prêt bancaire ou crowdlending ? »
La situation pourrait pourtant paraitre simple. Les banques prêtent en général à des taux autour de 1.8% lorsque les taux pratiqués par les plateformes de financement participatif oscillent entre 4 et 9,6%.
Dans les faits, ces données sont à manier avec précautions, la réalité étant nettement plus nuancée.
Pourquoi de tels taux du côté du crowdlending ? Quelles en sont les raisons ?
Avant de s’attacher à juger les taux du financement participatif, il convient d’être capable de modéliser la structure sur laquelle ils sont calculés.
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Un financement de besoin matériel et immatériel.
Les entreprises qui optent pour le crowdlending cherchent en général à financer des postes peu pris en charge par les banques, les postes immatériels, les banques les considérant plus risqués.
Un poste immatériel, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de poste composant le fond de roulement. La commercialisation, la communication, le transport, la logistique… Des éléments qui ne sont pas revendables en cas de liquidation d’une entreprise.
Les banques préfèreront se cantonner à des besoins matériels (Machine industriel, camion, bâtiment…). Elles privilégient les éléments revendables facilement pour récupérer leur dû en cas de défaillance de l’entreprise.
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Des emprunts sans garantie et sans caution exigées
Lorsqu’une entreprise emprunte en crowdlending, elle le fait sans qu’aucune épée de Damoclès ne pointe sur elle. Il n’y a pas de garantie demandée, ni même de caution.
Bien qu’avantageux, c’est un élément à répercuter sur la rémunération du prêteur qui accepte de prêter sans garantie.
Comme le dit l’adage « Il n’y a pas de rentabilité sans risque ».
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Une fiscalité sur le prêt à prendre en compte
Les taux du prêt participatif sont conçus en considération de la fiscalité appliquée sur les rendements des prêteurs.
Exemple : Un particulier décide de prêter de l’argent sur un projet rémunéré à hauteur de 6%.
Il sera imposé, d’une part, à 15,5% au titre de la CSG CRDS et d’autres part à 24% dans le cadre du prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu.
Avec ces 39,5% de fiscalité, la rémunération de son rendement tombera donc à 3,636%.
De prime abord, les taux bancaires sont plus faibles.
Le taux facial bancaire est nettement inférieur aux taux du prêt rémunéré d’un financement participatif. Néanmoins, entendons-nous bien, il s’agit là du taux facial.
Au-delà des frais de lancement de la collecte[1], les taux d’une plateforme de crowdlending sont présentés « sans frais annexes » ou, selon les points de vue, « tous frais compris ».
Ainsi, on peut imaginer qu’en intégrant aux taux bancaires quelques frais complémentaires classiques comme le coût de l’assurance ou d’éventuelles commissions, les différentiels de tarifs entre banques et plateformes ne seraient pas si criants.
Le crowdlending, bien plus qu’un prêt classique.
On ne cessera de le répéter, le crowdlending est bien plus qu’un simple transfert d’argent !
Avec cette solution de financement, l’entreprise va allier financement de son besoin et coup de communication pour parler de ses projets autour d’elle.
Parallèlement, c’est aussi une opportunité donnée aux particuliers de diversifier leurs placements. Ils peuvent alors se tourner vers des entreprises entreprenant près de chez eux capables de dynamiser la vie locale !
[1] 5% H.T. de l’objectif fixé lors de la mise en ligne du projet.