Dans un précédent article, nous avons défini ce qu’était le crowdlending et répondu à « pourquoi entreprises et particuliers l’utilisaient ». Mais nous ne nous sommes pas encore intéressés à la typologie des entreprises emprunteuses. En effet, de nombreux a priori subsistent dans le domaine du crowdfunding, notamment celui de la jeune entreprise qui « mendie » pour sa survie (peut-être parce qu’en France, le terme de « don » est très associé à ce mode de financement ?).
Une étude menée sur 767 entreprises par crowdlending.fr, Infolegale et Montagne Conseil nous livre le portrait type des entreprises utilisant le crowdlending. Et elle pourrait bien changer vos représentations.
Une dominance parisienne
L’étude révèle que 300 entreprises ayant fait appel au crowdlending sont franciliennes. Ce qui est bien loin de la vingtaine d’entreprises bretonnes alors que le tissu entrepreneurial est très dense dans la région. La Loire-Atlantique a, quant à elle, vu plus de 50 entreprises emprunter via ce mode.
Cette répartition géographique montre que le crowdlending, bien qu’en fort développement, n’est pas encore envisagé par toutes les entreprises ou tous les secteurs, comme le montre le prochain point.
Le secteur du commerce privilégié
C’est le secteur du commerce qui semble profiter le plus du crowdlending en représentant 30% des campagnes menées.
En deuxième, c’est le secteur scientifique et technique pour 13%. Puis viennent les secteurs de la restauration, de l’industrie manufacturière et de l’information-communication représentant chacun environ 8%.
Taille et ancienneté des emprunteurs
31% des entreprises ont un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros, pour moins de 5 salariés. 31% encore une fois dépassent le 1 million.
Enfin, plus de 70% des entreprises ayant eu recours au crowdlending ont 6 ans d’existence. Avec une dominance pour celles ayant plus de 10 ans.
Ce dernier point montre la dureté de la sélection des dossiers par les plateformes de crowdfunding dont la plupart demandent au moins 2 ans d’existence. De quoi casser l’idée reçu que tout le monde peut faire une campagne de crowdfunding. De plus, plus de 36% des entreprises ont été classées en « risque élevé » : l’information et la protection des prêteurs est au cœur des préoccupations des plateformes.
Conclusion
Donc, l’entreprise financée par le crowdlending est une entreprise de plus de 6 ans avec un chiffre d’affaires de 500 000 euros, exerçant dans le secteur du commerce et francilienne. Mais il ne tient qu’à vous, chers Bretons, de faire évoluer ce dernier point ! 😉