Le 2 octobre dernier, Ouishare et Greentek Impact ont profité de la quinzaine de l’innovation à Toulouse pour organiser un événement particulier : Oui Tek It, un crowdfunding en live sur la place publique.
Un crowdfunding en live et public ?
Lorsque l’on parle de crowdfunding, on a tendance à réduire cela à du virtuel. Et comme toujours, certains s’inquiètent d’une déshumanisation progressive : le virtuel est souvent la cible d’un « bon sens subjectif ».
Des événements comme « Oui Tek It » prouvent alors que crowdfunding et vie réelle sont compatibles. Mais surtout, que l’un n’exclut pas l’autre. Après tout, le financement participatif n’a pas attendu internet pour exister, la statue de la Liberté ne trônerait pas là sinon. Internet a surtout intensifié le phénomène. Et le démocratise.
Ce genre d’événement permet également d’inclure des individus ne maîtrisant pas l’outil numérique, ou privilégiant le « tangible ».
La particularité de l’événement « Oui Tek It » est qu’il a pris donc place dans un lieu public. Les contributeurs étaient des passants intéressés qui ont pu contribuer, ou promettre leur contribution, à la fin des présentations de chaque porteur de projet en utilisant leur smartphone ou en se rendant à un stand dédié.
Voir plus loin et plus petit
Cette initiative est l’occasion d’insister sur un point : une campagne de crowdfunding n’est pas obligatoirement un processus 100% virtuel. Certes, une des promesses du crowdfunding est de pouvoir atteindre la multitude, où plutôt une partie voulue de la multitude. Et de donner la possibilité aux individus de participer, à leur niveau, à l’économie. Mais mails, réseaux sociaux et sites ne sont pas les seuls outils à disposition d’un porteur de projet.
Et pas besoin d’organiser un événement de l’ampleur de « Oui Tek It ». Mais pourquoi pas une fête pour le lancement de la campagne durant laquelle le projet, voire le prototype, serait présenté. Et où un ordinateur serait accessible par tous pour accéder à la plateforme et contribuer. Ce type d’événement est également l’occasion d’avoir un retour direct permettant de mettre à jour la campagne et la communication si besoin.
Autre point à prendre en compte, l’objectif change en fonction de l’avancer de la campagne : obtenir des contributions au début, encourager au milieu, remercier à la fin. Voire annoncer une prochaine campagne pour construire un momentum et garder en alerte les contributeurs.
Cela dépend évidemment de vos moyens, de vos réseaux existant et de votre projet mais des possibilités peu coûteuses existent : se greffer à un autre événement, se faire inviter, organiser une visite, etc. Même si l’initiative ne se traduit pas par des contributions supplémentaires, les participants peuvent devenir de fervents défenseurs de votre projet et engager leurs réseaux. La communauté est la première richesse d’une campagne de crowdfunding ; renforcer les liens avec elle ne peut être qu’une bonne chose.
Organiser un événement physique peut être également l’occasion d’interpeller les médias (de toute sorte) et de relancer leurs intérêts (si besoin). Et de sortir du « bruit » numérique.
Bref, il y aurait encore beaucoup de raisons pour organiser un « crowdfunding en live », que nous pouvons discuter ensemble. Ne limitons pas le crowdfunding aux seuls réseaux virtuels, soyons créatifs. Et sincères.